mercredi 20 mars 2013

HISTORIQUE résumé







En Mai 2005 j'ai eu la chance d' assister à la cérémonie inaugurale de l' Akademia Sztuck Innych
à Piotrkow Trybunalski (Pologne).
En français, Académie des Arts Autres .

Ce qui m'a d'emblée paru merveilleux dans cette initiative est que probablement personne ne sait exactement, académiciens compris, ce qu'est au juste un "art autre". Il y
avait bien eu je me souviens des discours, mais je n'y avais absolument rien compris car ils étaient en polonais. Et sans doute en était-il mieux ainsi. Une seule phrase traduite en français avait cependant retenu mon attention. Celle-ci disait : "Tu ne produiras pas plus d' œuvres que tu n'en pourras porter". Cette devise de grande sagesse, en ces temps de sur-production/sur-consommation, m'avait alors immédiatement décidé à faire quelque chose (c'est à dire presque rien) pour cette académie des arts autres. J'ai alors demandé à Richard Piegza -correspondant en France - l'autorisation d'ouvrir une annexe à Sète (port sur la méditerranée) dont l'objectif serait outre d'y inviter les académiciens fondateurs et de composer un collège français des « Arts Autres », surtout de ne rien faire, ne rien produire, sinon lancer des bouteilles vides à la mer et diffuser ainsi un non-message sur d'autres rives. "Pour une mondialisation du rien faire" . La devise radicale choisie pour l' antenne Sztuk Innych sétoise étant :"Tu ne produiras point".
Sur la photo. De gauche à droite . Dziekan Gordian Piec, Dziekan Zygmunt Piotrowski, Jego Excelencja Rektor
Jan Swidzinski, Prorektor Stanislaw Piotr Gajda, Dziekan Przemyslaw Kwiek



Jan Swidzinski, prédident de l'Académie Sztuck Innych est aussi l'auteur d' un essai sur l' art contextuel (1970).







L'action se passe en avril 2006 un jour de vernissage au 51 rue Pierre Sémard à Sète au lieu dit : «MARCHAND DU SEL » .

Peut-on faire de l'art (dit plastique) sans fabriquer d'objet ? Telle est la question que je posais à cet instant. J' avais le sentiment que oui mais je ne savais pas encore comment répondre à ce questionnement.
L' idée me vint alors de tracer une ligne, avec le doigt et de constater que les gens qui m'entouraient suivaient des yeux le trajet de cette ligne. On pouvait donc voir l' invisible.
Depuis ce jour , je poursuis une série d'expériences qui renforceront l'idée que l'objet matériel n'est pas une obligation pour faire œuvre.
Dès lors ma tâche de chaque jour sera de le prouver davantage.

La première ligne invisible a été tracée le 21 avril 2006 en public dans mon atelier-laboratoire.
Des photos, un article de presse, un échange de lettres avec
les instances culturelles de la ville en témoignent ainsi
qu’un film qui a été réalisé par Renate Liebel et Eva
Bredow (deux jeunes vidéastes allemandes) qui retrace,
vu par l'œil de la caméra, le trajet de cette ligne et son
prolongement jusqu’à la mer.








Cinq autres ont été dessinées lors de la manifestation
« LE TAS D’ESPRITS » organisée par Ben Vautier à
Paris le 22 Septembre 2006. Une à la galerie
« Rive Gauche », la deuxième de cette série à la galerie« Christine Phal » rue Mazarine, la troisième à la galerie « Seine 51 » qui a hérité d’une « ligne » encore plus invisible que les autres puisque je ne l’ai même pas dessinée, je me suis seulement contenté de déclarer qu’elle était bien là et pas ailleurs.

La quatrième, tracée à l’entrée du concert Fluxus donné par Ben et les artistes fluxus à l’école des Beaux-Arts , a été traversée par tous les spectateurs auxquels était donné un ticket les avertissant qu’ils venaient de franchir une ligne invisible.
La dernière ligne a été évoquée par geste, sur scène, à
la suite des pièces Fluxus (performance de une minute
trente trois).
Depuis d'autres lignes ont été tracées à
Barcelone, Nîmes, la Grand Combe, Varsovie, Nice, Cologne ...
Il existe un JOURNAL DE L' INVISIBLE
ainsi que des photos , vidéos, articles de presse et cinq ouvrages.



NOUS NE DOUTONS DE RIEN

SCULPTURE INVISIBLE
0.01
LE LABORATOIRE SZTUCK INNYCH DE SETE
a le plaisir de vous présenter la première
sculpture invisible au monde



Présentation de la sculpture invisible à
l'espace à débattre à Nice (ben Vautier)


EN QUOI L'INVISIBLE DEPASSE-T-IL
LES LIMITES ?

L' invisible ne dépasse pas seulement les limites du visuel, du palpable, du beau (l’œuvre invisible étant de fait la plus belle œuvre qu'il nous soit donné de réaliser) mais aussi d' autres limites comme celle du marché par exemple. En effet, dans ce cas précis, ce n'est plus la monnaie qui est virtuelle, mais le produit. Ce qui déstabilise complètement tout le fonctionnement du négoce. On peut acheter un produit avec de la monnaie virtuelle, d'ailleurs on le fait régulièrement, mais on ne sait pas donner de l'argent contre rien.
Ainsi, l' invisible n' explore pas seulement les limites de l'art, mais toutes les limites, comme celles de l'économie par exemple. (à suivre)



maxhorde@wanadoo.f

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