vendredi 26 décembre 2014

L' ENQUÊTE CONTINUE

A Nazca (Pérou) il n'y a pas que des lignes visibles, il y en a aussi des invisibles : la preuve .



D'aucuns, dont vous faites peut-être partie, me disent que j'en fais trop avec l'invisible. Alors que mon objectif est bien sûr de ne rien faire. Soyez justes. Reconnaissez au moins qu'en ce moment je ne suis pas le seul. Expositions, musées, déclarations, ouvrages se succèdent. Ce n'est d'ailleurs pas moi qui ai commencé, je l'ai dit et écrit. Les dinosaures en avaient déjà conscience. L'invisible questionne les sciences autant que les arts. Si j'insiste un peu c'est parce que je m'aperçois que chaque approche, expérience, exposition tend à expliquer l'invisible par du visible. C'est une erreur fondamentale. Quand j'ai exposé une sculpture invisible sur un socle à la Fondation du Doute à Blois je me suis planté. Le socle était bien sûr de trop. L'invisible est invisible, point barre. Il est ridicule de chercher à le matérialiser de quelque manière que ce soit. On ne peut qu'avertir de sa présence permanente en le disant et le répétant. C'est aussi un travail d'artiste. Pas plus idiot que de faire des canards en plastique, en porcelaine, en or ou en papier mâché. En noir et blanc ou en couleurs… En deux dimensions ou en 3D. Que de les photographier, en faire des installations ou des performances …
Ceci dit, je ne suis pas anti-canards. J'adore les canards. J'adore aussi les artistes qui nous proposent toujours des canards différents à trois pattes ou plus. J'en profite un maximum et les remercie. J'ai simplement choisi pour mes « canards », l'invisibilité. C'est mon droit. Mon engagement. Ma manière de « passer le temps  ». Réponse de Jean Dupuy lors d' une interview à la question « quelle est votre définition de l'art ? » mais qui pourrait être aussi une définition globale de toute l'activité humaine.